Les nouveaux compagnons de Louis
Guilloux
Mélanie Del Din et Ali Khelil sont les actuels occupants de la maison de Louis Guilloux, à Saint-Brieuc, et leur créativité rivalise avec celle de l’ancien propriétaire.
Préoccupés par la pauvreté du lien social, l’isolement toujours omniprésent, les auteurs orchestrent une rencontre improbable au milieu d’un océan.
« L’océan qui sépare les peuples,
lieu des grandes tragédies, était le seul à permettre ce huis clos ouvert sur
l’immensité », explique Ali Khelil.
Une femme, accrochée à un radeau,
a jeté l’ancre, bien décidée à ne plus entretenir aucun contact avec le monde
humain. Un homme, inconscient, dérive jusqu'à elle. Son bateau de fortune a
coulé, l'empêchant de rejoindre la terre promise rêvée.
Là où il est impossible
de fuir, où la cohabitation est imposée, ce radeau incarne la situation d’une
génération.
« Notre génération, celle
coincée entre un passé que l’on veut oublier et un avenir incertain »,
précise Mélanie Del Din.
Les deux jeunes auteurs partiront en résidence d’écriture sur le
terrain, en Tunisie puis sur l’île de Lampedusa, lieu de rencontre entre
migrants et populations. Sorte de mise en abîme, leur voyage sera l’occasion d’aller vers l’autre,
vers l’inconnu, comme l’expérience que vivront leurs personnages fictifs.
L’ombre du « Radeau de la
Méduse » de Géricault plane sur le texte. Si Michelet disait
du tableau que « c’est la France , la société toute
entière qu'il embarque sur ce radeau » Ali Khelil tempère. « On ne veut pas que nos personnages
résument une société à eux seuls. Nous travaillons sur des fantasmes, des
symboles. Le sujet est trop complexe pour se contenter de généralités ».
L’essence du projet est de faire se confronter deux sujets intemporels de notre société : la marginalité subie ou choisie et l’immigration. Empreint d’une force poétique percutante, « l’enjeu est de dire des choses sans dénoncer ».
Les auteurs-comédiens liront
leur pièce dans un atelier d'écriture avant de monter sur scène début
2014.L’essence du projet est de faire se confronter deux sujets intemporels de notre société : la marginalité subie ou choisie et l’immigration. Empreint d’une force poétique percutante, « l’enjeu est de dire des choses sans dénoncer ».
Aurélien Le Feuvre
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